- Le projet de conférence comme moyen de valorisation et de stimulation.
C’est à cette question que j'ai tenté, depuis le printemps 1998, de répondre. Ceci à la demande de la direction de la prison de la Tuilière à Lonay dans le canton de Vaud.
Mon action en tant qu’assistant social s’est d’abord orientée vers un travail en groupe sous la forme de réunions régulières avec les détenues étrangères en vue de mieux connaître leur réalité carcérale et d’envisager des réponses à leurs besoins. De cette dynamique de groupe est né le modèle d’intervention de la conférence. Cette activité pédagogique, outre le fait de stimuler l’apprentissage de la langue française et de l’outil informatique, avait pour finalité de valoriser la détenue et lui redonner confiance en elle. Les détenues ont construit leur projet avec l’aide d’un intervenant extérieur, souvent provenant de la même culture. Les thèmes exposés ont été, majoritairement, sur le pays d’origine des femmes en détention: Brésil, Colombie, Albanie et Afrique du Sud. Cette action de présentation contribue également à donner une autre image des cultures et des modes de vie.
Le projet de conférence contenait indéniablement des aspects positifs. Cependant, il restait exigeant et pas toujours accessible pour des personnes qui ont eu une trajectoire scolaire partielle. La durée de préparation de la conférence était également importante car elle est de 5 à 6 mois de travail. De plus, ce projet ne permettait pas d’engager une confrontation avec le monde extérieur et d’envisager la création d’un réseau social. Il ne participait donc pas pleinement au processus de réinsertion.
Dès lors, il s’agissait de repenser le modèle à partir des premières conférences, dans une perspective d’accompagner la détenue dans un projet moins « intellectuel », plus pratique et sur une durée adaptable à la longueur du temps de détention.